Vers une Suisse sans tabac et sans nicotine
L’Association suisse pour la prévention du tabagisme est le centre de compétence en la matière. En tant qu’organisation faîtière pour la promotion d’une vie sans tabac, elle compte aujourd’hui plus de 50 membres collectifs. AT Suisse met à leur disposition un large réseau d’experts ainsi que ses connaissances spécialisées dans les domaines de la lutte antitabac et de la prévention. Par des offres fondées sur des données probantes et la mise en réseau des acteurs majeurs, elle s’engage en faveur d’une Suisse durablement saine et non fumeuse, tout en offrant à la population un soutien pour arrêter de fumer et se désintoxiquer de la nicotine.
La dénormalisation de la consommation de tabac et de produits à base de nicotine est un champ d’action important. En effet, une grande partie de la population considère toujours comme «normal» de consommer des produits mortels à base de tabac et de nicotine. Par ailleurs, la protection des jeunes est au centre de notre travail. AT Suisse souhaite encourager les fumeuses et les fumeurs qui ont entrepris d’arrêter de fumer et se préoccupe aussi beaucoup de renforcer la protection de la population contre le tabagisme passif.
08.03.2024 |Communiqués de presse
Journée mondiale de la femme : focus sur les risques du tabagisme pour la santé des femmes
Alors que le nombre de fumeurs diminue, celui des fumeuses continue d’augmenter. Or, les femmes sont plus touchées par les conséquences sanitaires du tabagisme et ont plus de mal que les hommes à arrêter de fumer. Il convient d’en tenir compte dans le cadre de la prévention et du traitement.
Selon l’Enquête suisse sur la santé (ESS) 2022, 21 % des femmes fument en Suisse contre 27 % des hommes. Positifs à première vue seulement, ces chiffres cachent une réalité peu réjouissante : chez les jeunes femmes de 15 à 24 ans et chez les plus de 55 ans, la proportion de fumeuses est en augmentation. Cette disparité s’observe également dans les autres pays européens. En Grèce, au Danemark, en Irlande, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Norvège et en Suède notamment, l’écart entre les hommes et les femmes a tendance à diminuer. « Le tabagisme de masse est un phénomène que nous avons observé chez les femmes au cours des 30 dernières années », explique Evelyne Laszlo, tabacologue et directrice du CIPRET à Genève, à ce propos.
L’industrie du tabac cible de plus en plus les femmes en jouant sur des clichés sexistes, comme le montre cette publicité de deux célèbres marques de cigares suisses.
Effets sur la santé et risques spécifiques
Cette augmentation est préoccupante. En effet, les femmes sont davantage touchées par les problèmes cardiovasculaires, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et des risques spécifiques de cancer. Par ailleurs, le tabagisme combiné à la pilule multiplie par 26 le risque cardiovasculaire chez les femmes de plus de 35 ans. Les femmes sont en outre davantage sujettes aux maladies respiratoires et ont un taux de mortalité plus élevé en cas de BPCO. À cela s’ajoute le tabagisme passif, auquel sont surtout exposées les femmes, qui vivent souvent dans un foyer avec des fumeurs. Elles représentent 64 % des décès dus au tabagisme passif.
Tabagisme et grossesse
D’autres risques spécifiques aux femmes concernent un danger accru de cancer du sein, du col de l’utérus et des ovaires. Leur cycle de reproduction est également particulièrement affecté, car le tabagisme peut être une cause de stérilité, accélère la ménopause, augmente le risque d’ostéoporose et constitue un risque pendant la grossesse. On estime qu’entre 7 % et 10 % des femmes enceintes continuent de fumer. Or, la nicotine augmente le risque de fausse couche, de grossesse extra-utérine, d’accouchement prématuré, de malformations congénitales comme le bec-de-lièvre, de troubles visuels ou respiratoires et de mort subite du nourrisson.
La vape est très prisée par les adolescentes
Une hausse de la consommation d’e-cigarettes jetables montre que l’industrie du tabac s’adresse avant tout aux femmes. Le design, les arômes et les couleurs doivent particulièrement séduire les femmes. Cette stratégie semble porter ses fruits : en 2022, 6 % des jeunes femmes de 15 - 24 ans en Suisse consommaient des e-cigarettes, contre 3 % de la population totale.
Laurence Fehlmann Rielle, présidente de l’Association suisse pour la prévention du tabagisme, résume ainsi la situation : « Cela souligne la nécessité d’accorder une attention particulière non seulement aux risques sanitaires, mais aussi à une approche marketing habile permettant de sensibiliser les femmes aux risques liés à la consommation de tabac et de nicotine. Toutes les différences mentionnées devraient aussi être prises en compte dans la prévention et le traitement. »
Selon Mme Fehlmann Rielle, « il est également urgent d’adapter les stratégies actuelles de santé publique qui ne tiennent pas compte des spécificités féminines, que ce soit en termes d’exposition aux risques sanitaires ou de besoins particuliers pour arrêter de fumer».
Plus d’informations sur le sujet :
Le tabagisme au féminin en Suisse: perspective épidémiologique
Femmes et fumée: l'alliance maudite
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