< Retour

11.12.2020 |News

Philip Morris collecte vos données

Philip Morris, multinationale du tabac dont le siège se trouve en Suisse, collecte systématiquement les données personnelles relatives aux habitudes de consommation de ses clientes et clients. Or, d’importantes lacunes en matière de sécurité ont récemment été mises en évidence.

Contrairement à une cigarette traditionnelle, l’appareil à chauffer le tabac IQOS – que l’on peut se procurer en Suisse dans des boutiques chics et modernes du même style que les Apple Stores – est un dispositif électronique qui permet de collecter les informations de l’utilisateur grâce à un circuit de commutation intégré. Cet outil pourrait fournir au géant du tabac Philip Morris un aperçu bien utile des habitudes de consommation de ses clients.

Base de données de la clientèle IQOS

Au début du mois de novembre dernier, un ancien consultant de la multinationale a déposé une plainte à New York, qui a révélé d’importantes lacunes en matière de sécurité et des pratiques commerciales douteuses. Selon «Génération sans tabac», une base de données en ligne appartenant à PMI, qui contient les résultats d’enquêtes et des informations de ses fournisseurs, a fait l’objet d’une grave faille de sécurité en 2018, laissant libre accès aux données, sans identification ni contrôle. Cet incident soulève la question de savoir dans quelle mesure les pratiques du fabricant sont conformes au règlement général sur la protection des données et à d’autres codes de conduite garantissant la sécurité des utilisateurs.

Depuis quelque temps déjà, la multinationale tient une base de données de sa clientèle IQOS. Des données personnelles sont demandées dès l’achat d’un appareil de ce type. Par la suite, une application installée sur le téléphone portable des consommatrices et consommateurs leur permet de se connecter à leur appareil IQOS par Bluetooth et de recevoir des notifications.

Entre haute technologie et informations sensibles

D’après Shiro Masaoka, un ancien collaborateur de Philip Morris Japan, la base de données s’inscrit dans un vaste plan de marketing direct et de promotion des produits. Du point de vue technique, l’application pourrait extraire des informations concernant les habitudes des utilisateurs en matière de tabagisme et les utiliser à des fins de marketing. Aux dires d’une société canadienne spécialisée dans les appareils technologiques, les appareils IQOS sont pourvus de deux puces, dont l’une permet d’apporter des modifications à l’appareil de manière à pouvoir enregistrer davantage d’informations relatives à l’utilisation et les transmettre à Philip Morris. Il s’agirait, par exemple, du nombre moyen d’utilisations quotidiennes ou du nombre de bouffées prises lors de chaque utilisation.

Pour consulter l’article.

Autres liens sur ce thème:

Aisha Kohoe Down, Complaint: Philip Morris Smuggled Smokes, Distorted Data, OCCRP, 17 novembre 2020.

Tom Lasseter, Duff Wilson, Thomas Wilson, Paritosh Bansal, Philip Morris device knows a lot about your smoking habit, Reuters, 15 mai 2018.

Marie Maurisse, L’Iqos collecte les données de ses utilisateurs, Le Temps, 10 mars 2020.

Copier l'URL dans le presse-papiers

Plus de nouvelles